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La Joie Sérieuse

La Joie Sérieuse
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23 juin 2016

Accompagnement Personnel

La Joie Sérieuse comme support d'accompagnement personnel, c'est l'énergie posée sur le réel, celui qu'on peut expliquer, qui mérite son nom parce qu'on peut argumenter, rationnellement, la méthode.

La Joie est un résultat, un fruit arrivé à maturité, fruit d'un travail long, appliqué et passionnant, fait d'efforts, de doutes et d'éclosions. Voilà pourquoi la Joie est sérieuse.

La Joie s’invite chez ceux qui l’ont respectée en ayant une Vie Honnête grâce à des Outils simples et lumineux, permettant d’acquérir la Saine Attitude en s’ouvrant à une Spiritualité Rationnelle. Dans l’accompagnement, il s’agira de suivre ce chemin ensemble, recherchant en permanence une cohérence entre pensées et actions, entre parole et comportements. L’authenticité acquise offrira l’équilibre. Puis il conviendra d’apprendre à suivre ce chemin seul, expérimentant la mise en application de cette philosophie pratique. L’autonomie et la liberté seront au rendez-vous, cadeaux définitifs d’un travail sérieux et responsable. Alors, la Joie sera.

Visualiser le résultat et l'admirer, c'est aussi, décider de s'engager sur ce chemin. Accepter qu'il soit sans fin, qu'il monte et qu'il descende, qu'il torde les chevilles pour nous apprendre, qu'il soit tortueux et nécessaire.

Aucun résultat n'est durable et structurant, intégré et fondamental, sans effort préalable. Il s'agit là d'investissement. C'est en se retournant qu'on verra le chemin parcouru.

La recherche de plaisir immédiat est toujours l'ennemi de cette Joie intrinsèque qu'on révélera heure par heure, pas à pas. Le travail de fond, d'abord ! Et surtout, l'exigence envers soi-même.

Accompagner par la Joie Sérieuse, c'est avoir une bienveillance cachée, c'est être bienveillant et provocateur, souple et rigoureux, aimant et exigeant.

Accompagner par la Joie Sérieuse, c'est montrer des outils, les valider par des exemples, les démontrer en les utilisant. Ca marche ! Comme on dirait pour convaincre plus vite.

Aucun diplôme de la Joie Sérieuse, aucune certification, et tant pis pour les clans, les corporations et les chapelles qui rassurent tout en se rassurant.

Se faire accompagner par la Joie Sérieuse, c'est prendre son risque. C'est plus tard qu'on saura si on a eu raison de le faire.

"L'école du philosophe est comme la boutique du médecin. On n'y va point pour avoir du plaisir, mais pour éprouver une douleur salutaire" Epictète.

Avec l’expression de ma Joie la plus Sérieuse

Entretien d'une heure. Sur rendez-vous. 80 €. Région de Nice
Contact claudiorlando@free.fr ou 06 73 39 16 56

carte visite recto

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23 juin 2016

L'Evolution Permanente

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"Qu’est-ce qui m’intéresse ?
Ce qui provoque mon accroissement
Ce qui me renouvelle et m’augmente"
Paul Valéry (Cahiers)

Chez les assoiffés de l'évolution permanente il y a d'abord une grande naïveté qui leur fait croire qu'il s'agit d'une disposition naturelle et universelle. Ce qui leur apparaît longtemps comme une évidence est tellement fort qu'ils mettent souvent une grande partie de leur vie à prendre conscience que la plupart de leurs contemporains ne sont pas structurés ainsi. Leur voyage s'en trouve ralenti car, comme toujours, la masse a décidé de freiner les ambitieux. Dire qu'elle a "décidé" c'est déjà lui faire trop d'honneur. Car si elle avait la moindre stratégie pour savonner la planche du voisin, elle mériterait quelque éloge, mais c'est plutôt son inertie qui fait sa force, son manque incompréhensible de réflexion.
Car, comment l'ouverture vers d'autres horizons, la montée de marches, l'acquisition de lumières, d'outils, de réacteurs, peuvent ne pas être partagées par tous ? Cela reste un mystère pour ceux "qui en sont".
De temps en temps, sous l'influence de plus raisonnables, ils se posent, se raisonnent et finissent par admettre que l'ambition ordinaire s'arrête à la reproduction de ce qui est connu. Temporairement fatalistes, ils cessent de bousculer pour faire évoluer et s'occupent de leur modeste jardin. Puis, la machine intérieure se remet en selle et leur naturel passionné et généreux revient au galop. Ils sont persuadés que cette fois-ci sera la bonne, qu'ils trouveront les mots justes et l'angle d'attaque pour enfin convaincre l'armée des statiques que leur salut passe par l'énergie qu'ils mettront à toujours chercher à s'améliorer, à grandir, à s'élever. Car, tout de même, manger, travailler, s'amuser et dormir entre naissance et mort, est un projet de vie bien triste. Ici encore, le mot "projet" est bien trop flatteur.

Ce qui a déjà été amélioré peut encore l'être. L'effort donne l'énergie qui soutient l'effort. La pompe étant amorcée, le cercle vertueux de l'évolution se mettra en place et la force de l'habitude à fonctionner ainsi fera évoluer sans souffrance liée à la contrainte. Installer le logiciel de l'éveil permanent au mieux pour soi et pour les autres devra suffire à faire des petits sans réinventer à chaque fois la machine à faire des petits.
C'est toujours la réflexion et l'attention que nous mettrons à travailler sur le structurel et le long terme qui nous permettra, à intervalles, de mesurer l'évolution. Si nous choisissons nos actions dans une optique d'investissement plutôt que comme réponses à des envies ou des pulsions, nous avons toute chance d'en récupérer du bonheur, de la joie, du bien-être voire de la plénitude qui seront d'une toute autre nature qu'un plaisir éphémère qui laissera un goût âcre ou un regret douloureux.
Évoluer soi, c'est aussi faire évoluer les autres. Et même si l'idée de contaminer et de partager son énergie et ses techniques avec son prochain s'estompe, il restera la valeur d'exemple. Et je n'ose pas imaginer un moteur humain totalement éteint. Une étincelle ne fait pas le printemps, mais pourrait bien raviver toutes les saisons.

D'aucuns, fatalistes ou pessimistes, pourront arguer que l'énergie nécessaire à l'évolution, l'ambition, la passion de la vie et la curiosité pour le monde sont des graines génétiques dont certains n'ont pas bénéficié, que le tirage au sort de la Providence ne les a pas choisis, et que nous autres, élus de je ne sais quel scrutin, ne pouvons pas comprendre qu'il en soit ainsi. Qu'ils le disent, je n'en crois pas un mot.
Un cheveu d'évolution sur toute une vie, c'est déjà ça. C'est déjà faire sa part pour l'humanité. Le recul et la stagnation sont coupables.

Chercher à évoluer est un effort sans effort. C'est-à-dire que la concentration, la stratégie et la réflexion toujours sur le pont et le qui-vive sont un travail certes, un travail d'éveil et de vigilance sans fin, mais pas une contrainte éreintante. Ni la frustration, ni le stress ne sont du voyage. Au contraire, la tranquillité d'esprit accompagne la satisfaction de l'accomplissement d'une mission saine et altruiste, un chemin lumineux qui ouvre la porte et les possibilités à d'autres. Le sens du devoir bien fait. Le bonheur de faire ce que l'on doit. La joie de laisser propre en ayant fait de son mieux, sans regrets ni remords.
Y tendre, c'est déjà y être. L'exigence envers soi et la rigueur seront les meilleurs alliés de cette entreprise d'accroissement personnel et altruiste. Car pour bien s'occuper des autres, il faut d'abord s'occuper de soi. Et pour bien s'occuper de soi, il faut penser aux autres.

7 juin 2016

Champagne !

87642134_oCritiquer les autres n'avance à rien. En revanche, relever des dysfonctionnements, y compris chez les autres, c'est allumer la lumière, faire confiance à l'intelligence et à l'humilité, aider à la prise de conscience, tabler sur l'éveil, parier sur l'évolution.

Alors bien sûr, quelqu'un chez qui on relève des dysfonctionnements ou des incohérences se sent souvent critiqué. C'est possible. Mais ce n'est pas certain qu'il le soit.
Il suffit de lui expliquer qu'au contraire on le respecte en lui tendant la perche ascenseur vers une évolution et vers une meilleure estime de lui-même, puisqu'il n'aura pas, en réajustant le tir, à se retrouver face à une erreur ou une culpabilité.
Trop facile.
Car celui qui se sent critiqué fait souvent un blocage. Il se sent critiqué, donc il l'est. Et ça ne se discute plus. Il est passé en mode émotionnel et a donné raison à son ressenti. Quand la solution consiste à raisonner et à comprendre en prenant du recul.
Il faudra souvent attendre un autre moment pour pouvoir démontrer la chose. Par exemple en expliquant la différence entre la personne et ses comportements. Cette notion reste un mystère pour beaucoup. Pour d'autres, elle est tellement évidente qu'ils ne comprennent pas qu'on ne comprenne pas. Il convient donc de répéter, répéter et répéter avec beaucoup de patience. Car dans l'esprit des premiers, s'ils ont un comportement défaillant ils sont coupables de l'avoir eu, ils sont donc condamnables. La vérité est qu'un comportement inopportun est une erreur et une erreur ça se corrige, ça s'intègre, ça aide à ne plus la répéter. Les individus intrinsèquement mauvais ou méchants sont rarissimes. Aussi gardons-nous de toucher à l'Être de l'Autre, à son intégrité. Relevons, avec diplomatie si possible, les contradictions, les double langages et les tricheries mais n'humilions jamais personne. Renvoyons à la responsabilité et pas la culpabilité.
Nous ne serons pas pour autant à l'abri d'être accusés de culpabiliser. C'est une façon pour l'Autre de se décharger en reportant le problème. Un déni salvateur. Temporairement. Qu'importe ! Restons éthiques. L'important est de faire ce que l'on doit, pas d'avoir bonne presse.

Il existe bien entendu des attitudes que l'on peut intégrer pour éviter de se retrouver dans des situations délicates ou à la merci d'un thermomètre relevant notre fièvre et qu'on accusera de l'avoir créée.
Rester éveillé et sévère avec soi-même n'empêche pas les erreurs mais permet d'en éviter beaucoup. Il sera aisé d'en avouer quelques-unes et d'avancer grâce à l'estime acquise. De la rigueur face à soi et de l'indulgence pour les autres et nous aurons plus de chances d'évoluer positivement.
Ajoutons une seconde attitude, la reine des attitudes et nous pourrons redresser la colonne longtemps. Elle s'appelle Humilité. L'humilité de se lever vierge tous les matins, de tout avoir à apprendre, d'écouter les autres, de se remettre en question, de ne critiquer que soi, de prendre comme un cadeau toute remarque concernant nos comportements, de pratiquer l'introspection en permanence et d'être à l'affût de tout changement possible, de dynamiser sa vie en rebondissant sur tout.

Pour monter au ciel de la vie, soyons champagne. Pétillons ! En couleurs si possible.

27 mai 2016

La Volonté

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Il suffit de très peu de volonté pour avoir de la volonté. "Décider la volonté", serait une belle formule, si l'objection de la volonté de la décision ne s'invitait instantanément.
Et pourtant, la raison nous commande et nous souffle que l'autonomie et la liberté ne seront au rendez-vous qu'à la condition d'avoir un minimum de volonté. Décider, c'est avoir déjà la liberté, pendant de la responsabilité, de le faire, c'est aussi expérimenter son libre arbitre, assumer son individualité. Si je sais que j'ai le choix, je me décide à le faire. Si je sais, au fond, que la volonté vaudra toujours mieux, pour tous, que son absence, je décide la volonté.
Et, comme une goutte d'huile essentielle peut parfumer une barrique, par effet contaminant tout mon être s'imprégnera de la potion puis s'en servira sans plus y penser. Tomber dans le chaudron, c'est possible. Mais on pourrait aussi y plonger, volontairement, plutôt que quémander, ad vitam aeternam, perfusions à renouveler.
Décider la volonté. J'y aurais bien changé un "r" en "z", si je ne craignais la perception d'une injonction rédhibitoire. Mais laissons à chacun le choix de décider de décider.

La volonté demande du courage. On pourrait pinailler en objectant que c'est la décision qui demande du courage et que la volonté serait plus liée à la persévérance. Pourquoi pas.
Courage et volonté semblent aller de pair. La volonté est vertu de raison et combat les instincts primaires, les tentations néfastes et les désirs incontrôlés. Elle contient et fait de la résistance. Le courage permet de garder fermement la constance malgré les difficultés. Bel attelage.
Ma mémoire ne m'offre aucun exemple de volontaire qui ne soit courageux et inversement. En revanche, des entêtés pleutres et des inconscients  veules, elle en a toute une bibliothèque.
Si à la fête de la volonté et du courage on invitait la motivation et la persévérance, elle serait encore plus belle. Bien que l'honnêteté commande d'y convier aussi la nuance. Car si la motivation ouvre bien la porte de la volonté, elle ne la prouvera que partiellement sachant que l'action décidée pourra répondre plus à un désir qu'à un devoir. Je désire si fort une chose que ma volonté vient toute seule. Mais si par nécessité j'ai besoin de volonté pour accomplir une action déplaisante, ce sera une autre affaire. Même s'il est des moyens de contourner l'obstacle en transformant le désagréable en agréable.

Pour la persévérance, on sera rarement soutenu par le désir, qui aura tendance à s'essouffler. Alors le courage et la volonté seront nécessaires pour prendre le relais. Parfois l'orgueil sera un bon allié, même s'il ne me plaît guère de le constater, puisqu'il relève de l'intérêt qu'on porte à son image vis-à-vis d'autrui. L'engagement personnel et intérieur est d'une autre nature. Il n'est pas orgueil mais rigueur et éthique : un engagement pris, on le poursuit sans plaisir, sans envie, sans goût. On le fait seulement pour se prouver qu'on va au bout de ce que l'on a dit. L'action juste est un meilleur phare que l'obstination, mais ne compliquons pas.


Qu'il s'agisse de volonté ou de courage, chacun aimerait en être doté comme de qualités innées. Ceux qui les ont développées savent qu'elles ne sont que cercle vertueux, qu'elles sont elles-mêmes cause et conséquence. Le courage d'avoir du courage donne du courage...
Conscient de flirter avec le "y'a qu'à-faut qu'on", je ne veux pourtant pas me priver de conclure par l'idée que chacun a le pouvoir de faire. Il s'agit de décision, donc de raison. Choisir ou ne pas choisir, c'est choisir, alors choisissons. La volonté, de préférence. D'évidence, devrais-je dire tant celle-ci saute aux yeux de chacun.

"Je sais ce qu'il faut faire et je n'y arrive pas" "Je commence et puis je m'arrête" "C'est plus fort que moi" "J'ai pas de chance" "Rien ne m'en empêche mais..." "C'est toujours comme ça, j'ai pas de volonté" "Y'a vraiment qu'à moi qu'ça arrive, j'ai la poisse" "Je sais bien que ça ne dépend que de moi pourtant"... pourtant, il suffit de très peu de volonté pour décider d'avoir de la volonté.

24 mai 2016

L'Attitude

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L'attitude parle toute seule. Elle transmet les messages cachés et essentiels. Elle est la forme du fond et non le masque du vrai.
Mais qu'entend-on par attitude ? Sans adjectif associé, elle servira à chacun selon son besoin. Fort heureusement, elle voyage rarement seule, car si l'adjectif est absent, l'attitude prise à employer le mot, si j'ose dire, l'habille aussitôt et rend le propos plus clair.
Alors, elle sera bonne ou mauvaise, drôle ou zen, saine ou hostile, particulière ou générale.
Je veux, ici, maintenant, lui donner le rôle de l'onguent facilitateur et de l'outil pacificateur.
L'attitude individuelle relève de l'aptitude à être et de la posture. C'est le corps qui commence, même s'il n'est que résultat d'une pensée et d'un apprentissage choisi alimenté par le subi, acquis en tous cas, j'ose le croire. C'est le reflet d'une éducation. Mystère des mots, l'éducation élève et l'attitude transforme le "t" de terre en "l" d'aile pour me permettre par l'altitude d'emmener le lecteur vers des sommets qui excitent mon clavier plutôt dix fois qu'une.
Se concentrer en permanence sur la bonne attitude à avoir plutôt qu'à prendre afin, et je pèse mes mots, de rendre le monde meilleur, est un exercice sublimant et particulièrement réjouissant.
Je sens mon excitation m'emmener vers des chemins que je n'avais pas choisis en début d'écriture. Il me vient l'idée d'opposer la recherche d'une attitude-altitude à la vulgarité terrestre. C'est sans doute que l'Être veut s'exprimer par l'index, pointer du doigt un essentiel idéal qu'il voudrait partager.
S'il est parfois important de délaisser la manière en ne visant qu'un résultat parce qu'à la guerre comme à la guerre, il est souvent judicieux d'associer l'esthétique à la démarche. Car le beau a ce pouvoir incroyable de créer le vrai tout en étant son résultat. "Le secret de la beauté se joue dans son rapport à la vérité" nous dit Charles Pépin dans "Quand la beauté nous sauve", titre-aphorisme s'il en est.
Alors prenons de l'Attitude, élevons-nous par des déplacements fluides, des idées nobles et un langage châtié. J'ai dit châtié, n'allez pas comprendre ampoulé et précieux. Un peu de noblesse ne nuit pas, elle ensoleille. Mettons de la particule démocratique dans nos relations, de l'aristocratie horizontale et de la générosité esthétique. 
Si les mots de respect et de dignité s'invitent et poussent la porte des phrases qui se construisent, c'est qu'il doit y avoir une raison. Raison supérieure d'un altruisme miroir universel, de retour de balles lumineuses sur des courts de ciels battus.
"Donne lui tout de même à boire" disait le père d'Hugo. Attitude doublement chevaleresque. Merci. Merci pour cette éducation. Merci pour la poésie. 
Ballet des corps et de l'esprit, funambules chorégraphes et jouisseurs de mots d'esprit prennent le même fil. Tisserands d'étoiles et spaghetti animés aspirés par le divin parce qu'inspirés par lui, ils élèvent le vivant au rang d'éternité.

Décider l'élégance et la délicatesse, l'exigeance et la noblesse, c'est peindre par les épaules, crayonner par les pas, édifier par la colonne, proposer la Dignité. Choisir "l'Alttitude" est ambition d'esthète, esthétique d'ambitieux.

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18 mai 2016

La Connaissance

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Le savoir est une piste très simple à expliquer et difficile à mettre en oeuvre pour sortir du brouillard que nous offre parfois le présent.
Pour certains, curieux naturellement, ils s'en emparent sans effort, ils vivent avec, ils font corps frénétiquement avec cette avidité de connaissance qui comme des rails souples s'étire en continu devant leurs pas. Aucune gare terminus, la voie est sans fin, chaotique parfois, mais, à coup sûr, elle avale les tunnels.
Pour d'autres, il s'agira de trouver un moyen de mettre le pied à l'étrier, d'amorcer la pompe. Ce sera un professeur, par une phrase qui touchera le coeur d'un cerveau vierge et déclenchera la curiosité, ou une rencontre, un livre reçu un jour comme présent ouvrant sur un avenir radieux.
Enfin, et c'est difficile de l'écrire, nombreux sont ceux que la soif de connaissance n'effleurera jamais. Ils resteront secs, à peine outillés de ce dont ils auront besoin pour survivre. Pas plus. Fort heureusement pour eux, ils sont rarement conscients de ce qu'ils perdent.

Malgré une époque aux multiples possibilités de se cultiver, à moindres frais, on observe une misère culturelle et intellectuelle que d'aucuns trouvent même grandissante. Car, comme toujours, les moyens censés nous aider à aller plus vite ou à faire mieux, sont souvent détournés et nous incitent à faire moins en cherchant la facilité. Sans efforts, on ne risque pas d'évoluer. Les correcteurs d'orthographe devraient nous alerter sur nos erreurs et ainsi nous faire enregistrer une règle ou un mot inconnu. Malheureusement, on s'en sert pour corriger dans l'immédiat sans intégrer un savoir une bonne fois pour toutes. Je connais même des personnes qui sont dérangées par leurs carences en orthographe, qui ne manquent d'aucuns moyens pour y pallier et continuent à cheminer dans une forêt de mots qui, dans leur esprit, sont des arbres au milieu d'une broussaille hostile, sans clairière, sans différenciation des espèces et sans recherche d'harmonie dans les plantations. Va comprendre !
Lino Ventura expliquait un jour, que, conscient de son manque de culture, il avait décidé de s'enfermer dans une chambre un certain temps, avec des cartons de livres d'auteurs classiques. Ce qu'il fit. Il se mit "à jour" et il put cheminer enfin tranquille et serein sans honte parmi les siens. C'est un exercice, un peu extrême, mais sans doute efficace quand on n'a pas pu le pratiquer sur la durée.
Moi-même, issu d'un milieu d'immigrés pauvres,  père ouvrier et mère analphabète, je m'aperçus, vers l'âge de 15 ans que forcément je manquais sérieusement de culture, mais surtout à quel point j'étais ignorant des mots abstraits. Ce fut un choc, un électrochoc salutaire. Un tournevis et une passoire, c'était un tournevis et une passoire, mais l'ironie ou la commisération ne se trouvaient dans aucun placard de la maison, même celui de la communication. Alors, je me mis à lire, et lire, et lire. Puis écrire. Se cultiver, en douceur, ou aux forceps, ça marche ! Et c'est possible pour tous. Mais, contrairement à ce qu'on entend souvent, je ne pense pas qu'il faille lire n'importe quoi pourvu qu'on lise. Au contraire, je crois, là aussi, à l'exigence, qu'il est préférable de lire de la qualité sans comprendre du premier coup que de la médiocrité accessible et inefficace pour sa construction, voire néfaste.

Je veux en venir à l'idée qui me tient à coeur concernant la recherche d'un bien-être personnel, osons dire du bonheur, pour faire dans l'air du temps. Le savoir donne des ailes. Plus on sera à l'aise et on aura acquis de connaissances générales mieux on saura se situer dans le Tout, universel ou sociétal. J'insiste sur le "général" car la spécialisation a tendance à fermer les esprits, comme la culture partisane. Il est des gens très cultivés capables des pires monstruosités enfermés qu'ils sont dans leurs certitudes, dans leur monde confortable, leurs dogmes inébranlables.
Nous appréhendons les situations par notre vécu. Nous analysons ou nous ressentons, nous anticipons ou réagissons, en fonction de ce que nous connaissons. Plus nous aurons de cordes à notre arc, plus nous pourrons avoir le geste juste. Et la compréhension du monde qui nous entoure aura des effets positifs sur notre autonomie et notre liberté. Qu'il s'agisse d'Histoire, de psychologie ou de géopolitique, ils seront à disposition pour faire interagir les domaines et nous éclairer sur notre chemin.
Nous manquons de connaissances ? Allons les acquérir. Un mot nous échappe ? Ne nous laissons pas sans réponse. Nos émotions nous handicapent ? Apprenons à les gérer. Une compétence nous manque ? Intégrons-la. Tout est à disposition. Il s'agira seulement de savoir mettre cette recherche ambitieuse et d'excellence à sa place, l'une des premières. Laissons le divertissement aux autres. A ceux qui préfèrent se plaindre de leur situation sans la changer. Être porté par la lumière du savoir est d'une autre nature. Plus besoin d'ersatz de bonheur, de palliatifs au bien-être ou d'euphorie passagère, la joie qu'on en retire est structurelle, intégrée et durable, comme doit être durable le travail d'acquisition de connaissances nouvelles.
On ne peut pas tout savoir et cet exercice peut être fait à tout niveau sans imaginer intégrer l'ensemble de la connaissance du monde. C'est impossible. Alors on pourra faire l'impasse, on devra faire l'impasse sur des domaines qu'on laissera à des spécialistes et privilégier la culture générale et éventuellement l'approfondissement d'un sujet qui passionne.

Je prétends que la porte de la connaissance est ouverte à tous, pour peu qu'on se donne les moyens d'en passer le seuil. C'est un axe de développement lumineux.

 

16 mai 2016

Le goût du sens

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Le goût du sens marginalise.
Les passionnés de la compréhension des choses visibles et surtout invisibles ont quelques difficultés à se faire comprendre eux-mêmes. C'est un fait. Ils auront l'admiration des autres, s'ils ne les touchent pas personnellement. Car émettre une idée générale qui ne remet pas en question l'interlocuteur peut conférer un respect exprimé. Que la remarque touche l'autre et aussitôt, l'éclaireur de sens se transformera en donneur de leçons ou moralisateur. Pourtant celui-ci n'aura émis qu'une même idée et l'objectivité devrait, en toute logique, accepter la sentence qu'elle vise l'inconnu ou le proche.
Nous savons qu'il s'agit ici d'un manque de construction du récepteur, d'une faiblesse, d'un excès d'orgueil ou d'une susceptibilité puérile. Il n'empêche que c'est Socrate qu'on conduira à l'échafaud si je puis dire, pas Tartuffe.
Toute vérité n'est pas bonne à dire s'esclaffe la meute, celle qui veut la paix en surface et laver son linge sale à l'abri des soleils. Un raisonnement plus fin nous laisse penser que toute vérité n'est pas bonne à entendre. La vérité, c'est la vérité. Qu'elle soit exprimée ou tue, elle ne changera pas. Elle sera à perception variable pour arranger les uns ou les autres. Nous savons que distordre la réalité est une technique salvatrice des esprits faibles. S'inventer une réalité supportable vaudra toujours mieux que sauter par la fenêtre au vu du miroir que la conscience nous présentera. Entre l'acceptation et le déni, il y a la distorsion.

Lorsqu'on est habité par le goût du sens, on ne se repose pas. On continue à chercher, creuser, mettre à jour, sans certitude, mais avec acharnement. L'entourage en pâtit, car souvent il perçoit une volonté de gâcher la fête, de prendre le contre-pied systématiquement, de se concentrer sur l'infime pourcentage qu'il reste à améliorer. Et ce travail de recherche de sens aime les poupées russes. A chaque ouverture vers une réponse, une autre question s'invite. A l'infini. Exercice exaltant et libérateur pour l'un, pesant et étouffant pour les autres qui aimeraient se détendre, lâcher prise, se laisser aller. Eux, ont du mal à imaginer que le passionné du sens trouve un repos dans cette incessante gymnastique de l'esprit.
Et pourtant.
Arrêter la machine à penser et à chercher équivaut pour certains à mourir, de son vivant comme on dit. Le vide et le confort satisfait sont les abysses de certains. Mais aucun danger que cela leur arrive, il faudrait les assommer, les droguer, leur bâillonner le cerveau. Car même dans le recul le plus total, leur bouillonnement intérieur fait des siennes, et lorsqu'ils ne cherchent pas le sens d'un événement, ils cherchent pour quelle raison ils ne le cherchent pas. En toute sérénité.
Les Assurancetourix de la réflexion ont le don de se faire des ennemis. Pour leur bien. Je veux dire, celui de leurs ennemis. Un jour ou l'autre, on les conduit à la guillotine, et on les ressort du formol quelques siècles plus tard, pour en faire des icônes présentables à partager, pour faire tenir les ego debout, sur des réseaux sociaux.
Les explorateurs de sens n'ont la cote que chez le voisin, dans les siècles passés ou derrière des écrans d'où ils ne risquent pas de venir nous montrer la poutre qui nous pousse dans l'oeil.
Ne rêvez pas une seconde de les faire changer, ils honnissent la petite conversation, le loisir et les vies qui tuent le temps. Ils seraient plutôt enclins à racheter des morceaux de celui des autres pour disposer d'un peu d'éternité à chercher ce qu'ils cherchent ou à chercher ce qu'ils cherchent (sic). Ne leur dites pas qu'ils s'empêchent de vivre car ils vivent avec une intensité indécelable par ceux qui, soit laissent le temps couler sur leur inertie, soit brûlent leurs cartouches tout désespérés qu'ils sont. Aussi inutiles, les uns que les autres.
Le sens, c'est le sens de la vie. Et... la vie, c'est le sens de la vie. Quoi d'autre ?
Théoriciens en quête d'absolu, on les appelle des emmerdeurs.

13 mai 2016

Loi de l'esprit

Avant de vouloir être journaliste puis écrivain, j'ai voulu être curé. Je le suis un peu devenu finalement en étant coach. Mais j'en ai fait des bifurcations avant de retrouver le chemin.
Je me souviens que déjà je gobais avec avidité et béatitude les évangiles et ses leçons. Je me souviens aussi comme je repoussais les contraintes et les préceptes dictés. Le catéchisme de mon enfance, s'il me faisait rêver par l'imagination d'un absolu possible, me faisait fuir par ses contraintes rituelles et ridicules. On voulait déjà nous faire prouver notre dévotion, notre capacité à endurer, notre persévérance dans l'abnégation. Toutes actions que je refusais de montrer, que j'avais en moi sans besoin de preuves. Exprimer cet acquis eût été aussitôt pris de l'orgueil et de la vanité. Cet enfant se prenait-il pour Jésus lui-même ? Certainement pas. Cet enfant pensait que chacun de ses camarades et a fortiori les adultes et le curé étaient comme lui, tout attentionnés à faire le bien, à penser le bien, en silence. Le décorum et le spectacle salissaient la pureté du coeur.
Peu à peu, de déceptions en prises de conscience, je rejetai tout en bloc. Je ne fus jamais curé, pas même enfant de choeur. Mes médiocres prestations en mise en scène de mes comportements moraux n'avaient d'égal que la rigueur que je mettais à ne jamais dépasser d'un cheveu ce que je considérais comme juste et équitable, humble et discret.
Et puis, surtout, j'avais compris assez tôt, malgré mon intérêt pour le spirituel que Dieu n'existe pas.

Aujourd'hui, un demi-siècle plus tard, je me rends bien compte que j'avais déjà les mêmes convictions qu'aujourd'hui. Le temps et le travail n'auront servi qu'à leur donner un peu plus de compréhension, de netteté et une explication possible.
Pour être curé, le premier pré-requis est de croire en Dieu. On peut le comprendre. Il ne s'agit pas de déstabiliser la multinationale doublement millénaire. Alors, je cheminai autrement, avec mille détours. Et, sans le savoir vraiment, toujours en recherche de pureté et d'absolu, toujours fasciné par une spiritualité supérieure et non-récréative, éclairante et non-contraignante, rationnelle et applicable, praticable.
Là encore, l'enfant avait deviné la conviction du vieil adulte en devenir. Mais, il n'avait pas les mots, ni la crédibilité. Alors, il se taisait. Il ferait son chemin spirituel tout seul, sans support clérical et bondieuseries infantilisantes et anesthésiantes. Quant au pouvoir du ciel, il se l'octroya à lui tout seul, à l'intérieur. Oh, non sans doutes, mais sans faiblesse.

Aussi, lorsque je découvrais au fur et à mesure les différentes techniques et méthodes impliquant l'esprit, j'étais toujours déçu. On mettait à chaque fois un nom sur une évidence. C'est ce que je pensais. Le travail intentionnel et devenu naturel sur mes pensées venait d'être nommé, par bribes. De la relaxation à la méditation, de la prière à l'autoguérison et de l'autohypnose au pouvoir sur les évènements, je n'étais jamais impressionné. Quel orgueil ! Quelle prétention ! penseront certains. Quelles déceptions ! dirais-je plutôt.
Médiatiser, voire commercialiser l'évidence est assez médiocre, et l'appât du gain profitant de la faiblesse de son voisin relève de la manipulation intéressée.

Comme toujours, la musculation n'advient que par l'entraînement. Comme pour le corps, l'esprit a besoin de se fortifier en travaillant tous les jours, sans relâche, avec persévérance et régularité. Plus tard, bilan fait, on prend conscience de sa progression et soulever des montagnes sans lever le petit doigt devient un jeu d'enfant. On parle ici, de foi et de croyance certes, mais aussi de confiance et de courage, de volonté et d'humilité.
Acceptons d'écrire que notre vie dépend de nos actions. Acceptons-le comme une loi de l'esprit, universelle. Et, à partir de ce moment-là, nous n'endosserons plus le statut de victime, et nous n'aurons plus jamais la réaction du fataliste. La chance et la malchance n'existant pas, nous les jetterons avec le hasard... aux oubliettes.

Pourquoi une spiritualité rationnelle ? Parce qu'elle relève d'un rapport de cause à effet évident. Je pense mal, le résultat est mauvais. J'agis bien, j'ai un retour positif. J'exècre tous les ésotérismes dont je ne me suis jamais rapproché. Une simple curiosité m'aura suffi pour honnir définitivement ce qui relève de l'extérieur de l'individu et joue sur la crédulité. Je sais aussi que certaines manipulations ont des effets positifs, et que nombre d'exemples nous prouvent que le fait de croire en quelque chose peut suffire à sortir d'une ornière. Comme fut guéri ce vieil homme pieux lorsque son fils lui apporta un vieux morceau de bois lui certifiant qu'il s'agissait d'un débris de la croix du Christ. Miracle ! En le touchant son agonie prit fin dans la seconde et il retrouva ses jambes de vingt ans. Bien. Pourquoi pas ? Mais cela reste de la manipulation. J'aurais préféré que le vieillard, à force d'étude, comprenne que c'est son propre travail sur son propre esprit qui pouvait donner le même résultat. L'aide d'une mise en scène, d'une cérémonie ou d'un symbole ne sert à rien si les esprits sont éveillés.
Notre esprit, bien entraîné et apprivoisé a du pouvoir sur les évènements extérieurs. Et ce n'est pas un ésotérisme, ni une croyance béate. Seulement, il demande un travail et un éveil permanents, une recherche et de l'expérimentation. Il ne suffit donc pas de croire, il convient de savoir, donc de comprendre, et de faire.

Je n'aurai jamais été curé. Même si mes écrits ont un parfum de prêche et parfois de sermon. Les miracles ne sont que l'écume de mouvements sous-marins autrement plus puissants. Et, pour répéter ici ma devise personnelle : ce n'est pas la situation qui fait l'état d'esprit, c'est l'état d'esprit qui crée la situation.

9 mai 2016

La Puissance Optimiste

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Le pessimiste pense toujours que l'optimiste fait semblant de l'être. Qu'il applique bêtement une méthode Coué de langage courant, qu'il "positive" ânonnant des mots dictés et qu'il se rassure par un pari stupide. Car, bien entendu, le pessimiste se croit dépositaire de la lucidité. Celle qui fait voir le monde et la vie sans lunettes colorées. Sa besace est pleine d'anecdotes, de faits historiques et de vérités éclairantes. Ne pas admettre l'évidence, c'est avoir le déni des poltrons, pense-t-il.
Le pessimiste est dans la survie et dans le subi. Sa pensée négative alimente sa machine à perdre et il finit par se donner raison. Quand on part du résultat, c'est assez simple de prendre les attitudes le démontrant. Et quelques innocents se font ainsi contaminer.
Le pessimiste a une autre caractéristique, il aime forcer le trait. A peine inquiet dans sa salle de bains, il va franchement se montrer désespéré en public. Et le moindre doute se transforme en catastrophe. Qu'importe les moyens pourvu qu'on prêche la bonne parole, la vraie parole, l'apocalyptique parole. A ses yeux, l'optimiste est un illuminé, un béat irresponsable et fataliste qui s'offre ainsi les raisons de ne pas agir. Le comble : parfois le pessimiste se croit sauveur de l'humanité, éveilleur de consciences, redresseur de torts.

L'optimiste l'inviterait bien à sauter par la fenêtre pour prouver sa cohérence. Seulement, il faillirait à la sienne. Alors, il se résigne à proposer d'autres voies, à, inlassablement, argumenter pour la vie. Son image lui importe peu, il fait. Il fait car il sait. Souffrances, doutes et croix sur le dos, il marche, trébuche et se relève. Le prochain virage révélera bien une pâquerette... peut-être. Celle qu'on n'aurait pas pu voir. Même qu'on pourrait l'effeuiller... peut-être. Pour une belle qui pourrait y croire.
L'optimiste compte sur lui sans compter ses pas, sans compter son temps. Demain chantera avec ou sans lui et c'est vrai. Parole d'illuminé, pense-t-il avec dérision. Il sait que c'est dans les verres vides qu'on se noie le plus facilement. Et que c'est l'état d'esprit qui décide de l'état de la situation. Pas l'inverse.
Mais... a-t-on vraiment le choix ?

Il est courant de dire que l'optimisme est de volonté quand le pessimisme serait d'humeur. Néanmoins, on peut aussi se demander s'il n'y aurait pas dans cette affaire une question d'étoile bien placée, même s'il me coûte de l'envisager.
Une étude sérieuse et récente, dont j'ai égaré les références, avait constaté que les gros gagnants à la Loterie présumés pessimistes, passaient par une phase d'euphorie et d'espoir d'environ un semestre qui leur faisait envisager l'avenir sous les plus lumineux auspices. Mais qu'il s'en suivait un retour à la case départ les ramenant à leurs ruminations habituelles. Avec ou sans gros lot, ils continuaient à épouser l'état d'esprit pessimiste. Le verre à moitié vide reprenait le dessus. En revanche, sur la même période, des présumés optimistes ayant subi un grave accident les ayant cloués à vie sur un fauteuil roulant, par exemple, une fois passée une phase de dépression légitime, reprenaient leurs réflexes de "verre à moitié plein" en repartant à l'assaut du possible et en mettant des projets en place.
La gestion de la situation, quelle qu'elle soit est affaire d'état d'esprit. Et on ne se change pas facilement par l'extérieur. De là à parler de fatalité, il y a un pas que je ne veux pas franchir. Mais je ne veux pas non plus être de ceux qui affirmeraient qu'une incantation positive suffirait à vous faire changer de camp. Est-ce affaire de force de caractère, question de qualité de l'enfance, de hasard pur et simple ? La question reste en suspens. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire.
Éduquer son esprit par des exercices est toujours salutaire d'où qu'on parte. Les adapter à une situation réelle sera absolument nécessaire pour ne pas tomber dans une illusion de mieux-être qui s'avèrerait désastreuse à la sortie du tunnel euphorique. Ici encore, l'analyse, la méthode et la persévérance seront les meilleures compagnes de voyage vers une vision plus joyeuse et non feinte de la vie. Posé sur une réalité plutôt que sur une distorsion de celle-ci, notre travail aboutira à des résultats durables.

Alors, qu'on ait le choix ou pas de voir la vie du bon côté, donnons-nous en les moyens, sans faire semblant. Même dans le pire des chaos, il y aura moyen d'accrocher un fil sur lequel tirer. Le réel est parfois tragique, sordide, terrifiant. C'est pourtant à partir de lui qu'il faudra avancer. On ne peut partir que de l'endroit où on est. Faute de quoi, on s'expose à des désillusions s'ouvrant sur des gouffres encore plus profonds.
Par conséquent, la lucidité sur le réel est compatible avec l'optimisme, un optimisme sérieux, si je puis dire, un optimisme devenu structurel qui ne s'éparpillera pas comme peuvent le faire l'espoir et le rêve, illusions des temps modernes. L'espoir attend. Le rêve rêve. Le pessimisme creuse. Et l'optimisme se relève les manches et se met au travail motivé par les défis à relever et les opportunités mises à jour par l'analyse.
La puissance optimiste n'a pas d'adversaire à sa taille.

7 mai 2016

La relativité molle

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Depuis quelques temps, une tendance à évoquer la relativité en toutes circonstances se répand dans les esprits.
Fièrement affichée et revendiquée cette relativité donne à ceux qui le serinent des allures de tolérance et d'ouverture d'esprit modernes, si j'ose dire, en tous cas qui se veut en opposition à des règles ancestrales et manichéennes qui ont eu cours longtemps. Mais il en est de la tolérance et de l'ouverture d'esprit comme de toute chose. Appliquées à l'excès, elles finissent par être contre-productives. Le dénoncer est très mal vu et l'époque colle illico l'affreux terme de "réactionnaire" souvent affublé d'une appartenance qui se veut fine, et d'un diminutif qui se veut fun. On parlera de réacs de gauche, de réacs de droite, ou de nouveaux réacs.
L'affirmation d'une opinion finira sa course dans une case et la parole sera coupée. Ainsi, l'ouverture d'esprit prônée aura fait long feu et aura tous les accoutrements du totalitarisme. Mais dire cela, c'est déjà retourner dans le circuit dénoncé et subir les affres d'une pensée collective molle et pourtant expéditive.
On retrouve cette attitude qui ne se mouille pas, chez ceux qui jouent au plus-humaniste-que-moi-tu-meurs et derrière des expressions toutes faites et suspectes qui fleurissent à toute allure, en toutes saisons. Tout est relatif. C'est chacun sa route, chacun son chemin. A chacun sa vérité, sa réalité. On n'est pas tous faits pareil. C'est son karma. Faut pas juger. Il est comme ça, on ne va pas le changer. Il faut prendre les gens comme ils sont, etc. etc.
Voilà tout prêt le catéchisme qui refuse le débat, la confrontation et l'analyse. Au mieux, on parviendrait à placer une objection qui pousse dans l'angle de la pièce, on nous rétorquerait, comme un joker brandi, qu'on assume ses contradictions. Fin de la discussion. Et les talons n'ont plus qu'à tourner.

Ceux qui s'engagent ou se lancent dans l'affirmation d'une théorie n'ignorent rien de la relativité bien entendu. Mais ils savent que labourer la pensée permet de faire émerger quelques étoiles sur lesquelles ont pourra plus aisément filer en conscience, au grand air, quitte à en changer le lendemain après avoir découvert d'autres sources généreuses.
Cependant, ils savent aussi que des piliers fondateurs existent et qu'un rapport rationnel de cause à effet reste valable tant qu'il n'est pas démenti par un mécanisme nouveau qui ne se substitue objectivement au premier que parce qu'il aura été tout aussi rationnel, démontré et partageable.

Je veux ici rappeler le caractère prédominant de la pensée sur le sentiment, et l'importance de l'engagement responsable, avec son risque, surtout quand circulent dans nos cités des approximations personnelles qu'il ne conviendrait pas de discuter puisqu'elles sont personnelles justement. Dans ce cas, on nous parle sans oser le dire d'immobilisme et de confort, choses pour lesquelles je n'ai aucun respect.
Parfois, on trouvera plus érudit qui nous expliquera qu'en effet, en fonction de point de vue, de vécu ou d'état d'esprit, une même chose peut apparaître bien différente à l'un et à l'autre. Certes. Et il conclura que "c'est chacun sa réalité". Alors qu'il aurait dû dire : "c'est chacun sa vision de la réalité". Affirmation qui permettra de laisser la porte ouverte à une autre perception suite éventuellement à l'intégration d'éléments nouveaux. Alors que dans le premier cas, le débat sera impossible et rien ne pourra changer.
Cette forme de relativisme primaire et démocratisé a à voir avec la paresse, avec la peur de la confrontation et la recherche d'une harmonie de façade, une fuite qui voudrait passer pour un altruisme, comme on le voit dans l'oecuménisme plan-plan souvent affiché. C'est dommage. L'harmonie résultant du débat et de l'échange posés sur une réalité commune est bien plus solide et durable qu'un sauvetage des apparences éphémère et doublement consommateur d'énergie puisqu'il faudra, sans cesse, s'y recoller.

En conclusion, il m'apparaît que tout relativiser crée plus de noeuds et de complications. Quand tout se vaut, plus rien n'a de valeur. Comme toujours, et comme nous l'avons déjà vu, la complexification en amont, ou au moins, en temps et en heure, si elle demande un peu plus d'efforts ouvrira toujours des clairières de simplicité très apaisantes et rafraîchissantes.

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